Des réactions normales face à une situation anormale.
Il s’agit de troubles présentés par un individu victime, témoin ou acteur d’un ou plusieurs événements traumatiques ayant menacé son intégrité physique et psychique ou celle d’autres personnes présentes. Cet ou ces évènements ont provoqué une peur intense, un sentiment d’impuissance ou d’horreur. Ces troubles peuvent également être provoqués par une perte (décès, divorce, licenciement…).
Ces troubles, consécutifs à un choc psychologique et/ou physique important,
peuvent s’installer durant des mois, des années voire toute une vie en l’absence de prise en charge, ils entraînent une grande souffrance morale liée à des réminiscences (mémoire traumatique) avec la mise en place de conduites d’évitement pour y échapper (phobies, retrait), des conduites d’hypervigilance pour tenter de les contrôler et des conduites dissociantes pour tenter de les auto-traiter (conduites à risque et conduites addictives anesthésiantes)
Muriel Salmona
Concrètement, si vous avez été exposé à un évènement agressant ou menaçant pour votre vie ou celle d’une autre personne (proche ou non) comme un accident, l’expérience d’une douleur violente, un incendie, une catastrophe naturelle ou industrielle, une crise sanitaire, un décès soudain, une maladie grave, un accouchement difficile, des violences psychologiques, physiques et/ou sexuelles, des évènements négatifs répétés quand vous étiez enfant, adolescent ou adulte, vous pouvez souffrir à ce jour de symptômes dus à ces évènements choquants et non traités.
La douleur physique peut également devenir une expérience traumatique si elle est intense et/ou répétée. Dans le cas d’une douleur chronique, une partie du ressenti de la douleur est entretenue par la mémoire de la douleur vécue et/ou par le traumatisme initial.
Quand la personne subit un état de choc, le cerveau peut ne pas digérer l’information traumatique et elle reste alors stockée dans des mémoires émotionnelles, sensorielles, cognitives et corporelles inappropriées. Retraiter ces informations est nécessaire pour les intégrer, vivre un présent plus serein et envisager un futur plus confortable.
Face à un évènement traumatique, que peut-il se passer ?
- Dans les minutes qui suivent l’évènement, peut apparaître une réaction de stress aigu qui peut persister jusqu’à 2 à 3 jours. C’est une réaction physiologique adaptée.
- Au-delà de 3 jours et jusqu’à un mois, un état de stress aigu peut s’installer. Cette réaction est génératrice de perturbations émotionnelles, physiques, cognitives et psychiques dans la vie quotidienne. S’il n’y a pas de prise en considération et de soins de ces symptômes, un état de stress post traumatique peut s’installer.
- Au-delà d’un mois et jusqu’à 6 mois, si les symptômes persistent, il s’agit d’un état de stress post traumatique.
- Au-delà de 6 mois et parfois pour toute une vie, un état de stress post traumatique complexe peut s’installer.
- En cas de traumatismes graves et répétés durant l’enfance, des Troubles Dissociatifs de l’Identité (TDI) peuvent apparaître face à un environnement extrêmement négligent ou maltraitant.
Quand faut-il consulter ?
A tout moment.
Que le psychotraumatisme soit récent (inférieur à 6 mois) ou ancien, une prise en soin est réellement possible et nécessaire pour « pouvoir se souvenir sans souffrir » (F. Shapiro).